Le film de l’oubli
« Étroite bande de terre longue de quelque 248 km de long, la zone tampon séparant la République de Corée du Sud et la République populaire démocratique de Corée du Nord coupe la péninsule en deux depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953).
Bordé de part et d’autre de pièges antichars, de clôtures électriques, de mines et de miradors, et gardé par deux armées prêtes au combat, l’endroit est interdit d’accès à toute présence civile.
Le Film de l’oubli se concentre sur la réalité plurielle, morcelée et discontinue de cette zone démilitarisée depuis l’île de Gyodong-do, située à l’extrême ouest de la ligne de démarcation, afin d’interroger ses potentiels visuels, et par là même épuiser ce qui s’y donne à voir — à la limite des restrictions militaires, de l’accessibilité aux lieux et dans un contexte géopolitique tendu (tirs réguliers de missiles balistiques intercontinentaux par la Corée du Nord en direction de la mer du Japon).
Le Film de l’oubli tente ainsi de soulever la question : que peut-on voir et dire quand on n’en a pas le droit ? »
(Frank Smith)