Mathieu Larnaudie travaille à la Villa La Brugère à son 7ème roman, Notre désir est sans remède, qui paraîtra en 2015 aux éditions Actes Sud.
« En m’inspirant ici librement de la vie de Frances Farmer, j’ai voulu rendre sensible, dans toute sa dimension politique, l’itinéraire d’une actrice qui, après un début de carrière prometteur, se trouve, parce qu’intransigeante, parce qu’indocile, mise au ban de la société hollywoodienne d’abord, puis de la société tout court – internée pendant prés de dix ans dans les conditions sordides et violentes qui étaient celles de la psychiatrie américaine des années 1940. Ainsi se dessine l’aventure d’un corps pris dans les turpitudes et les contradictions de son époque, qui excède la place et le rôle qu’on souhaitait lui assigner, et qui déborde de l’image où l’on aurait voulu qu’il demeurât.
Car ce roman est aussi une méditation sur l’image, ou, plus exactement, sur le pouvoir iconique : quelle force de fascination, quelle influence morale, quelles implications historiques l’avènement du cinéma, plus tard celui de la télévision, et la généralisation du spectacle et du divertissement ont-ils pu exercer sur la société de leur époque, sur l’individu démocratique qu’elle portait ? Et comment ont-ils affecté les corps qui se sont trouvés engagés – qui en ont été littéralement, les acteurs ? » (Mathieu Larnaudie)