Hugues Jallon

Hugues
Jallon

Né en 1970, Hugues Jallon est écrivain et éditeur. En 2014 il a été nommé PDG de la Découverte. En 2018 il est devenu président du Seuil.

Il est l’auteur de La Base, publié en 2004 aux éditions du Passant, de Zone de combat (2007), Le Début de quelque chose (2011) et La Conquête des cœurs et des esprits (2015), Hélène ou le soulèvement (2019), publiés aux éditions Verticales, Paris.

Il réalise également des lectures performance avec le musicien Frédéric D. Oberland (Oiseaux Tempêtes, Réveil des Tropiques, etc.) : Point Ephémère, Fondation Cartier, Maison de la Poésie, Festival Actoral 2015, Fondation Vuitton, etc.

Ses livres sont presque à chaque fois des fictions qui tentent de formuler des « descriptions denses » d’états sociaux et psychiques du monde contemporain. Dans chacun de ses textes, il travaille quelques obsessions personnelles, qui sont souvent aussi des thématiques sociales ou collectives : la panique et le traumatisme, le désir de fuite et de disparition, l’enfermement et la désagrégation, mais aussi les formes de régression psychiques et/ou physiques.

La Conquête des cœurs et des esprits réalise un vieux rêve, celui de renouer avec une forme épique, avec un texte qui trame une histoire du second XXe siècle avec des épisodes de la vie de quelques figures – connues et moins connues – qui incarnent fanatiquement à leur manière les formes qu’ont pu prendre quelques rêves ou cauchemars collectifs au siècle dernier, de la conquête spatiale (Neil Armstrong) au fantasme d’un capitalisme radical-libidinal (Ayn Rand) en passant par la secte religieuse (Ron Hubbard, Jim Jones), et quelques autres.

Il privilégie une narration fragmentée et des expériences parfois extrêmes de déréalisation – pas de décor ou de période historique identifiable (suppression des dates dans la Conquête), des personnages « floutés » ou fantomatiques rarement nommés (les personnages de Zone de combat sont un « nous ») – mais qui veulent faire écho à des réalités et expériences quotidiennes que le lecteur peut en quelque sorte alors reconstituer à partir du texte.

La question de l’image est centrale pour lui, ses narrateurs sont souvent des « observateurs à distance » de ce qui se passe ; dans le même temps, ses livres n’accordent délibérément presqu’aucune place à la métaphore, son idée étant de « faire image » sans y recourir : à travers ses textes, il ne souhaite pas imposer ses images au lecteur, mais faire surgir/réactiver ses propres images en lui.