Résidence

Alexandra Fleurantin

31.03.2025 - 11.04.2025

Alexandra Fleurantin vient en résidence à la Villa La Brugère pour travailler à un projet de recherche photographique et d’écriture liée à la découverte d’un fonds d’images.
Le projet s’appelle Tantante et Alexandra Fleurantin le présente ainsi :

« Tantante est une photographe amateur du début du XXème siècle dont on m’a confié il y a un an et demi les archives (qui dormaient dans les tiroirs de différentes maisons à Étretat depuis cent ans).

« Tantante » est le nom que ses neveux et nièces donnaient à cette femme, J’ai gardé ce nom de guerre comme titre de travail car, à chaque fois que je le prononce, j’entends « Tentante ». Cette photographe, la légende familiale me l’a d’abord présentée comme une femme célibataire, solitaire et sévère. On se souvenait d’elle comme d’une vieille fille à la vie sans histoires. Au fur et à mesure de la découverte des images (dont certains nus de danseuses de cabaret), on se plaît à imaginer une vie autrement moins sévère et bien plus libre.

La plupart des images que j’ai pu regarder ont été prises pendant des séjours à Étretat, dans le bain familial, avec parents, frères, soeurs, neveux, nièces mais il y a des exceptions, comme ces nus artistiques ou ces images datées de 1918 qui montrent le paysage désertique des Flandres anéanti par 4 années de combats. Sans témoins vivants ou sources écrites, le projet est de laisser parler les images afin de construire un portrait, bien sûr en grande partie fictionnel, de cette femme.

Au-delà de l’archive sur la société bourgeoise du début du siècle et sur le paysage social d’un petit village de la côte normande, c’est aussi la matière d’une réflexion sur le medium photographique, ses usages, ce qu’il a à voir avec l’intime, ce à quoi il sert pour celui ou celle qui le pratique.

Bien entendu cette enquête est l’occasion d’un aller-retour constant avec ma propre pratique et le projet d’écriture se construit en vis à vis, dans le désir de saisir le sens de mon geste photographique à travers le miroir tendu par cette femme qui s’est tenue à ma place, derrière sa chambre photographique, dans ce même lieu où je vis, il y a un siècle. »

Alexandra Fleurantin

Alexandra Fleurantin

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