« Il y a quelques années, je trouvai dans la boutique souvenir du musée d’Utah Beach une munition inerte pour fusil d’assaut. Ne connaissant rien aux armes, surprise de trouver ce « vestige authentique » pour la somme modique de 2 euros, je décidai de l’acheter et d’enquêter. Je l’ai longuement observé, je l’ai mesuré, j’ai cherché puis j’ai trouvé : il s’agissait d’une munition de calibre 7,62 x 51 mm OTAN qui avait été inventée puis mise sur le marché en 1954. Soit dix ans après le Jour J. Déboussolée par cette anachronisme, j’ai continué de manière lointaine mes recherches et ne suis plus retournée depuis sur les plages du débarquement. »
Artiste-auteure, Anaïs Marion s’intéresse aux traces des guerres et en collecte des vestiges. Ses enquêtes « allient méthodologie rigoureuse et mise en scène de l’absurde : elles mêlent les rituels du touriste aux gestes de l’archéologue, les manies du collectionneur aux techniques de l’archiviste. »
Elle vient à la Villa La Brugère pour y travailler à un livre hybride, entre récit et essai, documentaire et fiction. Un livre à activer lors de lectures performées.