Damien Charlot

Damien Charlot vient à la Villa La Brugère pour faire des photographies et pour travailler à un projet qu’il présente ainsi :

« C’est un journal. Pas forcément quotidien, mais dans une chronologie d’écriture, qui construit le récit en l’ancrant dans un cadre. Les dates n’apparaissent pas nécessairement. Il y a un narrateur à la première personne – est-ce moi ? je ne crois pas, pas entièrement. Il s’ennuie dans sa vie, il aime les petites choses, les riens. Il consigne dans ce journal le début de sa vie active, dans ce qu’elle a de plus monotone, en trouvant pour loisir de peindre à l’écrit dès que possible des scènes quotidiennes et les pensées qu’elles engendrent.

Dans les sujets abordés : le paradoxe grotesque du jeune adulte, réapprendre à cohabiter avec ses parents, malgré tout, faire le deuil de ses grands-parents, les chocs générationnels, les croyances religieuses et leurs méfaits, la recherche d’une identité au travers du contact avec les autres… Mais aussi le rêve d’ailleurs, de large, l’impossibilité de trouver un lieu acceptable.

La propension du narrateur à chercher du réconfort dans les petits détails de sa routine l’aide un temps à tenir la situation. Les narrations imaginaires également, mais leurs projections dans le quotidien lui suffisent à ne pas chercher à les réaliser. Le narrateur est un idéaliste cynique, toujours à la frontière entre l’espoir navrant et la déception transfigurée. »