La résidence d’Estelle Fredet est consacrée à son projet Madagascar, Histoires de langues.
La famille maternelle d’Estelle Fredet a vécu à Madagascar. La réalisatrice a, depuis longtemps, envie d’y faire un film qui ne soit pas « centré sur le regard rétrospectif de la troisième génération se penchant sur le passé de sa famille de colons”.
La découverte des hain-teny, poésie orale malgache, joutes oratoires amoureuses récoltées et traduites par Jean Paulhan, a suscité chez elle le désir de se plonger dans cette langue qu’elle a entendue enfant, dans les chansons de sa grand-mère.
Avec ce désir nouveau, elle a regardé les plaques stéréoscopiques prises par son grand-père, découvert des textes et des documents sur l’insurrection malgache de 1947 et son écrasement sanglant, dont les textes de Raharimanana font entrevoir la violence, et elle s’est intéressée à la vie contemporaine à Madagascar.
“Ces éléments d’histoire vont participer à l’élaboration de ce film. L’enjeu consiste, en donnant une actualité à la poésie orale des hain-teny, à trouver des passages de l’époque de la colonisation à Madagascar aujourd’hui qui en porte encore les stigmates, à provoquer de nouvelles images, de la survivance à la métamorphose.”
La 2ème partie de la résidence d’Estelle Fredet aura lieu du 1 au 15 mai 2018.