Gilles Desplanques

En anglais, le mot « care » désigne le soin, l’attention qu’on porte à quelqu’un, le sentiment de responsabilité que l’on éprouve à son égard.

Tourné à Arromanches en juin 2024, le film de Gilles Desplanques « tente d’aborder l’ambiguïté de notre rapport au vivant, aux espèces qui nous entourent, et de mettre en regard des perceptions différentes de cette relation. En inversant le point de vue, en se mettant à la place de la roussette (petit requin commun des eaux normandes), on identifie la part d’intrusion et de gestes incongrus de ce scientifique qui, sous prétexte d’étudier, de vouloir prendre soin, trouble de façon loufoque l’état naturel de son environnement.

En jouant des codes des scènes d’investigation pour délimiter une zone sensible, ou une zone de crimes, on s’interroge sur l’état de ce milieu qui semble menacé ou menaçant : on remarque notamment la présence des algues vertes qui peuvent être invasives et nocives pour l’homme.

Petit à petit, on en vient à observer le comportement de ce scientifique comme un sujet d’étude alors même qu’il semble vouloir prendre soin de façon absurde et exagérée de son environnement, comme s’il sortait de son champ scientifique pour s’adonner à des gestes d’affection et d’esthète qui nous apparaissent incongrus. (Coiffer, brosser, faire des compositions d’algues avec les rochers…) »

Caméra : Thibault Jehanne

Montage et étalonnage: Matthieu Weil