Justine Arnal et Antoine Mouton

« Je sens que Maman souque pour former ma tête elle ne sait pas ce qu’elle veut elle geint mon Dieu ces yeux ces yeux ces yeux. Elle appuie par-ci elle redresse par-là elle creuse elle aspire elle gonfle mais ça ne va toujours pas et pendant ce temps à l’intérieur de moi ça demande pourquoi je peux pas rester une petite boule rose avec deux yeux dedans ? »
Dans Finir l’autre de Justine Arnal, la mère – armée d’un rouleau à pâtisserie – essaie de construire un corps en bonne et due forme, sans vraiment y parvenir. En grandissant, l’enfant découvrira de nombreux dysfonctionnements.
Fantasque, truculent et grinçant, Finir l’autre raconte l’histoire d’un corps qui peine à répondre aux attentes de l’autre et qui refuse pourtant obstinément de rentrer dans le rang.

Elle a vécu une vie extrêmement libre, dans le Paris que lui, deux fois moins âgé qu’elle, n’a connu que par la littérature et le cinéma. Il décide d’écrire ce qui se passe, et s’est passé, à partir du moment où il comprend  qu’elle va mourir. HKZ, le dernier livre d’Antoine Mouton, est le portrait d’une femme multiple, qui a été comédienne, qui a écrit, qui a aimé, milité, qui s’est intéressée à tout ce qui l’attirait, sans frein, sans souci de cohérence. Au moment de sa mort, la cohérence est là malgré tout.
« L’histoire d’HKZ est écrite au trop tard pour que la grande vague du jamais ne la recouvre pas… trop tard pour tout retenir, trop tard pour se permettre d’oublier. »