Artiste hors-format, Francisco Ruiz de Infante appartient à une génération dont la sensibilité est marquée par la rencontre et la confrontation des machines audiovisuelles avec les matériaux les plus simples, voire les plus quotidiens. Il jongle sans complexes entre la haute technologie et le bricolage d’urgence pour construire ses installations et ses films.
Dans son œuvre, il reconstruit la manière dont fonctionne la mémoire lorsqu’elle nourrit le présent : par saccades pleines d’erreurs d’information, ou comme un torrent d’images qui recommencent sans fin.
Dans ses derniers travaux, deux lignes thématiques très liées deviennent fondamentales :
1. La construction métaphorique d’écosystèmes dans lesquels la notion d’intrus, de catastrophe, de transformation et/ou d’évolution sont prises en compte. Cette ligne de réflexion se développe actuellement sous forme de performances, de parcours expositifs et d’images photographiques.
2. La compréhension et la relativisation des interdits, cristallisées par l’utilisation de quelques textes de lois, l’analyse des normes de sécurité, et l’invention de règles pour d’étranges jeux.
Il a présenté des projets importants dans des institutions comme le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, le MNCA Reina Sofía à Madrid, le Guggenheim de Bilbao, la Maison de l’Image de Genève, la Blaffler Gallery de Houston, le ZKM de Karlsruhe, la Kunst-Halle de Bonn, le musée Carrillo Gil de México, La Panera de Lleida, la salle Metrónom de Barcelona, l’Institut Cervantès de Casablanca… Il a commencé en 2009 un cycle d’expositions et d’interventions artistiques : « Ecosistemas BlueSky », qui se concrétisent au travers de projets individuels ou collectifs en Argentine (Espacio Fundación Telefónica y CCEBA de Buenos Aires), France (Nuit vidéo de Nancy, Atheneum de Dijon), Espagne (Artium de Vitoria-Gasteiz), Turquie (Biennale d’Izmir) …
Dans le champ de la vidéo, on peut signaler à l’intérieur de sa grande production le long métrage Los Lobos (1995), les courts métrages Las Cosas Simples (prix découverte au Festival du Nouveau Cinéma de Montreal 1993), Colisiones sin titulo (2001), La Piedra de NY (2005) et en 2009, B.S.o.D. (Training attitude).
Plusieurs de ses vidéos peuvent être vues dans la collection du MNAM Centre Pompidou (Paris) et du Musée Reina Sofía (Madrid) parmi de nombreuses autres collections de musées et de médiathèques internationales.
Actuellement, il réalise des films évolutifs (HolyBilis, CamposEventuales, Apprendre à Taper…) et il prépare un nouveau long métrage ainsi qu’une édition DVD de ses œuvres récentes.
Dans le terrain des arts du spectacle, les collaborations (dans le sens le plus ample du terme) avec le chorégraphe Loïc Touzé (Un Bloc en 1997 et S’il y a lieu en 1999) et avec le compositeur Christian Sébille (depuis 2003 -“Jeu de Cartes” 2003, “La Pierre de New York » 2006, …-) ont été des expériences nécessaires pour inventer des relations plus complexes avec le spectateur.
Il collabore dans le projet chorégraphique « LabOfilm » de Olga Mesa (Fr, Esp, Pt) depuis 2010 et coréalise avec elle le projet « Carmen/Shakespeare » (2013-15).
Ayant une Licence en Peinture et en Art audiovisuel de la Faculté du Pays Basque et un Master Multimédia de l’ESNBA de Paris, il est enseignant et coordinateur du groupe de recherche en Arts Hors-Format de l’École Supérieure d’Art de Strasbourg (HEAR / ESADS) et également co-directeur artistique du Centre des Rives (un laboratoire pour l’art contemporain et le documentaire en milieu rural).
Il co-dirige avec Olga Mesa la Compagnie Hors champ//Fuera de Campo.
Carmen//Shakespeare