Pendant son 1er séjour de création à la Villa La Brugère, Elitza Gueorguieva a travaillé sur un projet de film documentaire, Les Souvenirs rêvés. Elle y raconte l’histoire réelle d’une jeune auteure biélorusse, Aliona Gloukhova.
20 ans après la disparition mystérieuse de son père, Aliona a décidé d’écrire un roman sur lui, en français. Qu’est-ce qui dans cette histoire, faite de divers souvenirs fragmentés, est bien réel ? Et pourquoi Aliona a-t-elle choisi de l’écrire en français ?
Synopsis
Le père d’Aliona, dissident silencieux, ingénieur à Tchernobyl, s’est transformé un jour en dauphin. C’est le seul moyen qu’il a trouvé pour échapper à la dictature communiste, affirme la voyante que la famille consulte peu après sa disparition. À moins que l’imaginaire enfantine d’Aliona ait inventé cette histoire pour remplir un vide. Son corps n’a jamais été retrouvé après un naufrage en Turquie, alors qu’il était censé se trouver sur le voilier. Un doute s’installe. Il avait déjà fait plusieurs tentatives pour s’échapper, il avait dynamité un rivage pour passer avec son bateau ; il s’était mis à boire ; il avait annoncé qu’il s’enfuirait en Inde, quelques jours après le naufrage une voisine confirme l’avoir croisé en ville…
15 ans plus tard, Aliona vit en France. Depuis la côte normande, elle initie l’écriture d’un roman sur cette histoire, en donnant un principe de réalité à toutes ces hypothèses, vraisemblables ou surréalistes.
« Il y a des souvenirs dont je ne sais plus s’ils sont à moi ou aux autres. Peut-être que je ne l’ai jamais vu manger du bortsch en mettant la casserole sur le réfrigérateur. Je le vois pourtant dans notre cuisine, je vois une fenêtre, une cuisinière à gaz, des rideaux avec des tournesols qui bougent à cause du vent. »
(Aliona Gloukhova, Dans l’eau je suis chez moi, éditions Verticales)