Entretien
Lors d’une longue rencontre sur l’ensemble de son œuvre publiée à ce jour, Maylis de Kerangal décrit son processus de création : le choix d’un sujet ou d’un lieu, la recherche documentaire, la plongée dans un vocabulaire spécialisé qui lui était auparavant étranger et qu’elle choisit d’introduire dans la littérature : des aspects du travail qui ne se succèdent pas chronologiquement mais s’entremêlent, s’enrichissant mutuellement.
Elle évoque certains thèmes récurrents dans ses romans : les jeunes et leur désir de vivre à fond en repoussant les limites, la décadence de certaines sociétés, les transplantations – organiques ou urbaines – ces morts qui rendent possible une autre vie. Pour illustrer ses propos, elle lit des extraits de plusieurs de ses livres : Corniche Kennedy, Réparer les vivants, À ce stade de la nuit, Un monde à portée de main.
Elle parle aussi de son écriture, de ces phrases qui semblent ne jamais devoir finir, sans que la construction syntaxique en soit pourtant difficile pour le lecteur.