Katia Bouchoueva
Jean-Michel Espitallier
Olivier Mellano
Fabienne Yvert

On parle d’un regain d’intérêt pour la poésie. C’est que les récits ne suffisent plus à tout dire, que les corps phrases ne nous suffisent plus, il faut soigner les articulations, les mots et les silences les séparant, les sons tels de nouveaux nerfs ouvrant de nouveaux horizons.

Les listes de Jean-Michel Espitallier, accumulations non pas de savoir mais de sensibles, consolident la modernité du langage, lui redonnent cette santé que la communication tous azimuts semblait avoir ankylosée.

Les mots images de Fabienne Yvert moquent slogans et campagnes publicitaires par leur insolente fugacité, comme autant de traces de gestes, de nos gestes intimes, par lesquels nous nous reconstruisons.

Katia Bouchoueva nous dit que la fraîcheur n’est pas la légèreté, le sérieux est élastique, il s’étire jusqu’à se disloquer, puis se recompose lui aussi, faisant de son voyage un essaimage.

Il faut qu’Olivier Mellano soit aussi musicien, pour distordre le langage, l’assouplir, lui donner une toute nouvelle partition, stretching réparateur qui redresse tout un corps.